C’était le 28 mars dernier, il y a un an. U2 donnait le premier concert de la tournée Vertigo dans une salle sans prétention du sud de la Californie. Depuis douze mois la tournée a fait couler beaucoup d’encre, a provoqué l’impatience, la joie, le doute, la déception, et aujourd’hui une grosse nostalgie en chacun de nous. A présent tout (ou presque) est derrière nous. Souvenirs.

Le soleil, la chaleur, le ciel bleu et le Pacifique, difficile de faire mieux pour lancer une tournée mondiale. Douze mille fans avaient répondu présents ce soir-là, et pas seulement des locaux. Italiens, allemands, français, canadiens, mexicains, anglais, toute la planète avait convergé vers la ville de San Diego, située à quelques kilomètres de la frontière mexicaine. Des TV, des radios, toutes les personnalités du monde U2esque, quelques têtes bien connues parmi les fans, bref du beau monde.

Difficile de se remémorer tous les instants magiques tellement ils furent nombreux. L’arrivée des camions du Vertigo Tour la nuit précédente. Cette poignée de fans qui dort devant la salle en se demandant ce qu’allait réserver cette rumeur de « tirage au sort » pour la pré-fosse. Ces radios qui ne diffusent que du U2 dès 9h du matin. Cette porte dérobée qui nous conduit (très) brièvement à la scène en forme d’ellipse peu avant midi. Et puis U2… Les limousines du groupe arrivant sur place au milieu de l’après-midi. Cette écoute « volée » mais tellement émouvante de ‘City Of Blinding Lights’, les oreilles contre les portes fermées. La nuit tombante, l’ouverture des portes, les cris de joie des fans tirés au sort pour l’ellipse. Paul McGuinness qui supervise les opérations avec satisfaction et nous promet le plus beau spectacle qu’ait jamais fait U2. Et tout s’accélère. Kings Of Leon, le balet des roadies sur la scène (4 ans qu’on attendait ça!), Dallas, la tatouée, Arcade Fire pour la première fois, ‘Everyone, everyone’, les lumières qui s’éteignent. Eux.

Nous avons, ici sur U2 Neophobia, beaucoup critiqué la tournée durant cette année. Pas pour le plaisir, mais parce que nous avions décidé de dire ce que nous ressentions, concert après concert. Ce voyage californien vers Bono et sa bande restera pour nous un souvenir inoubliable, la récompense d’une promesse faite il y a quatre ans, un plaisir unique resté depuis sans grosse critique négative. Ce jour-là, et avec un an de recul, le concert et le groupe étaient tout simplement parfaits.