Le 2 mars 2009 sera la fin de 52 mois d’attente pour les fans de U2. C’est long, très long, plus long que tout ce qu’avait fait le groupe jusqu’ici pour enchaîner deux albums. Un délai provoquant l’impatience dévorante du public ainsi que des espérances risquées.

Galvanisés depuis cet été et les premières fuites venant d’une villa perchée sur les hauteurs de Eze-sur-Mer, les nombreux fans débattent aujourd’hui de ce que sera ‘No Line On The Horizon’.

Une question de format déjà.
De récentes rumeurs parlent de discussions entre les membres de U2 et Universal Music sur le choix final : double album, album simple + « b-sides » ou album simple + « b-sides » à télécharger sur une plateforme internet.
En presque 30 ans de carrière, le groupe ne s’est jamais aventuré sur les pistes – savonneuses – d’un album double. Si Bono affirmait qu’ils avaient à leur disposition un nombre conséquent de morceaux, les voir accoucher d’un tel produit paraît malgré tout très illusoire, particulièrement lorsque l’on connaît la difficulté de défendre de si nombreux titres en conservant une cohérence artistique.

Quant au contenu, les débats peuvent aussi être vifs.
Pour une partie des fans, souvent les plus jeunes, et sans que cela ne soit discriminatoire, un nouvel album de U2 ne peut être qu’un évènement qui mérite qu’on le chérisse et qui rencontrera peu de contradicteurs.
Pour d’autres, ayant fait leur rencontre musicale avec U2 au cours des années 90, il existe un mélange d’attente et d’angoisse lié à une période musicalement très riche et à deux derniers albums différemment appréciés et souvent réduits à de simples besoin de reconquêtes pour leur groupe favori.
Enfin les fans de la première heure, ceux qui ont vu défiler ‘Boy’, ‘October’, ‘War’ et ‘The Joshua Tree’. Qui ont vu U2 se métamorphoser en monstre de l’industrie musicale, qui s’en sont doucement éloigné durant les expérimentations de la dernières décennie et qui ont retrouvé le chemin des salles de concert grâce un retour aux bonnes vieilles recettes. Pour eux, ce 12ème opus doit venir consacrer ce renouveau (à 50 ans !) et attendent des irlandais un album qui ne sera ni le meilleur, ni le pire, mais simplement du « bon vieux U2 comme on aime ».

Si, comme des fans avertis, nous nous attardons sur les déclarations de The Edge plutôt que sur celles de Bono, il y a pourtant fort à parier que tout le monde finisse par être content. Si de son côté le chanteur parle de transition aussi forte que celle qui les mena de ‘The Johsua Tree’ à ‘Achtung Baby’, le guitariste, plus mesuré et de toutes manières mieux informé que son leader charismatique, préfère dire que ‘No Line On The Horizon‘ est le mélange d’un nouveau son exploré lors des sessions de Fez et tout au long de la production qui les mena de Dublin à Londres en passant par New York à des morceaux plus conformes à leur identité musicale.
Un peu comme à l’école des fans, tout le monde a gagné et tout le monde aura des cadeaux !

Tout l’espoir des fans de la deuxième catégorie, dont nous faisons aux 3/4 partie au sein de notre équipe, repose dans cette idée de « nouveau son ». Après un tel parcours, une telle évolution, après être revenu à des productions plus basiques, imaginer que U2 puisse célébrer 30 ans de carrière avec un album concept, ou pour le moins un opus novateur à l’ambition artistique élevée, relève du fantasme le plus total… Dont nous avons envie de jouir !

Les jours qui arrivent avec l’annonce du single, ‘Get On Your Boots‘, devrait donner un premier aperçu de la sonorité globale de l’objet tant désiré ainsi que l’impulsion que U2 compte donner à son projet. Il a été rapporté que les membres du groupe hésitaient pour ce choix de single entre un morceau « nouveau cru » ou un titre dit « classique ». Que ce choix se soit porté sur la première solution et l’on sera tenté de croire aux promesses alléchantes mais qu’il se soit porté sur le second et alors l’idée d’un album rassembleur et de – tout juste – bonne facture viendra hanter les plus pinailleurs d’entres nous.
Le défi est la hauteur de la popularité de U2, en espérant que celle-ci ne ruine pas la part d’aventure que doit forcément représenter un nouvel album.