Rumeur sur un album pour la fin 2013, autre rumeur pour une tournée en 2014… Mais à quoi peut-on réellement s’attendre ? Dans un esprit de contradiction, le vieil aigri et la merdeuse de Sucking Rock and Roll prennent la plume pour répondre selon leur propre avis. Seconde partie signée Pascal.

U2, Waterloo morne plaine, cela fera bientôt deux ans l’été prochain. Sur disque?… 4 ans déjà, autant dire un gouffre.

Est-ce pour autant que les délais « contractuels/habituels » sonnent à la porte d’un requin de la finance comme Paul Mc Guinness ? Rien n’est moins sûr. Néanmoins, on sent de-ci de-là, quelques nouveaux frémissements.
Cela s’agite peut-être bien un peu du côté de U2 et de ses membres (occasionnels/intermittents, c’est selon). Je me risquerais même à penser que cela ressemble à quelques signes bien connus à d’autres époques, des aficionados du groupe lorsque la machine est prête à être remise en route. Le « black-out » sur les verbiages de Bono, silence radio sur les travaux en sous-marin en studio (dernière ligne droite), modestie inhabituelle de leur entourage, quelques bribes et photos de-ci de-là, rien de plus, ou encore le change qui est donné dans les pérégrinations humanitaires, people, en un mot chiantissime du leader de ce groupe culte promis à un bel avenir s’il daignait s’y mettre enfin.

Oui, pte ben que l’on assiste au retour du meilleur combo du monde, si les Rolling Stones ne s’attardent pas trop à mobiliser Roadies et autres logistiques au-delà du strict « anniversaire-nécessaire », si Led Zeppelin n’a pas l’intention de venir tout bouleverser avec une reformation miraculeuse 34 ans après, si les Springsteen et autres David Bowie n’ont pas envie de prolonger au-delà des trimestres point retraites qui leur manquent encore, ou si Pearl Jam n’a pas l’intention de trop venir draguer les fonds marins des Arénas US en 2014, asséchant ainsi le public rock Mainstream en manque de perf scénique.

Alors tout ce que vient de dire Pauline est marqué du sceau du bon sens, mais les expériences passées du groupe, la conjoncture de l’industrie musicale d’aujourd’hui peut tout aussi bien amener à des conclusions diamétralement opposées.

OK ils auront bien un skeud à sortir un jour, mais est-ce bien sûr? Combien de « No Line » reniés, d’ascenseur surtout pour l’échafaud, de toiles d’araignées avant que U2 ne se décide à repartir dans ce grand circus à risque des scories de ventes d’albums? Un peu de scepticisme, de trouille surtout quand on a fanfaronné pouvoir réaliser coûte que coûte des Hits tout chaud (par les temps qui courent… à plus de 50 piges dans ce divertissement musical d’ados, est-ce bien sérieux?).

Quand bien même l’étape du disque sera soit une étape obligée, succès à la clé ou non, que faire après un 360° Tour démesuré, quelle idée nouvelle peuvent-ils avoir après avoir tout exploré ? Du gigantisme au retour aux fondamentaux, et vice et versa ? Surtout cette dernière tournée à rallonge et ayant atteint des records en tous genres, n’était-elle pas leur dernier gros challenge réussi et difficile à reproduire, si peu de temps après ? (car à l’échelle musicale et humaine 2009/2011 et rééditer un truc en 2014, c’est peut-être un peu tôt). Un nouveau concept de tournée est donc à imaginer et en dehors des schémas jusqu’ici connus si le groupe veut encore innover et surprendre.

Entre la possible peur, l’envie pas forcément toujours vivace décennie après décennie et la juste mesure entre les opportunités à saisir et les risques à ne plus prendre, il y a un gap réel, que U2 n’est peut-être pas prêt à relever, tout du moins de la même manière.

Et pour cela il faut du temps, de l’envie je le répète et surtout de l’inspiration, car c’est sur ce point où il y a le plus de mystère et d’interrogation : Où veulent-ils aller et que veulent-ils faire musicalement en 2014 ? Nul ne le sait et si cela nous a préservés des déclarations habituelles à l’emporte-pièce d’un Bono claironnant un futur plan musical, « jamais aussi rock », « fait de Punk Rock et d’album à guitare ». Je ne suis pas bien sûr que ce temps mis à profit entre 2011 et 2014 leur permette d’aboutir à une nouvelle étape sonore les faisant définitivement sortir de la trilogie des années 2000.

Les mois à venir nous donneront (peut-être) toutes ces réponses.