U2, Rome, du soleil, et des gelati

, par Pascal Un commentaire

Nous n’avions pas couvert sur ce site les deux concerts de Pasadena au printemps. Bien qu’étant le seul de la confrérie Sucking qui osa braver l’interdit pour se rendre aux USA quasi comme de coutume – non-plus en ouverture (Vancouver non merci) mais sur la cité des Anges – je n’avais pas trouvé hélas matière à me la raconter et encore moins à les raconter.

Ces concerts de warm-up sur la côte ouest sentaient hélas trop le bon de commande imposé par Live Nation. Bono & co en dedans, concerts quelconques, mais où voulaient-ils en venir, alors qu’il y avait bien une bonne idée à creuser au delà des obligations contractuelles ? Passons donc à pertes et profits (surtout pour eux) ces concerts de mai.

L’Europe, et surtout pour votre serviteur son approche latine de la chose, pourraient-ils ils transfigurer un tant soit peu ce sujet réchauffé ? De premiers espoirs apparurent du côté de Londres. Et d’autres encore après le concert de Berlin, narré un peu plus haut par un couple qui n’ose s’en donner le nom mais qui prétexta bien un concert à couvrir à l’extérieur de nos contrées pour préparer dès la semaine suivante leur « Christopher Street Day » berlinois.

L’Italie est pour moi, malgré sa désorganisation toujours exceptionnelle, le bon plan par excellence pour voir nos bientôt sexa se sortir les doigts du cul. J’ai donc misé sur elle une fois encore.

La pioche fut bonne, y compris pour le concert d’ouverture. Autant les beatnik de « The Lumineers » avait navré et endormi l’assistance américaine, autant le père Noël sait y faire, malgré sa tronche de britton toujours en joie, pour nous convaincre et passer un bon moment, nostalgie Oasis en sus.

La capitale romaine était ainsi prête pour attendre ses plus anciens gladiateurs celtes. Autant la désorganisation ritale n’avait d’égale que la muflerie de sa gente masculine jamais démentie, autant la chaleur au propre comme au figuré du lieu nous laissa deviner une belle performance à venir, si tant est que le groupe voulut bien se prendre au jeu et délivrer un show digne de l’attente et des espoirs placés en eux.

Il ne nous aura pas fallu très longtemps pou avoir une réponse positive. Le groupe avait manifestement, les deux soirées durant, cette envie que je n’avais pas perçue aux USA quelques semaines plus tôt. Poussés par le lieu, l’ambiance énamourée, les premiers shows européens plutôt réussis ou bien rassérénés par leur étape à Eze quelques heures plus tôt? Sans doute un peu de tout cela, un concert « à la maison » pour ainsi dire, mais sans stress, pas de nouvelle thématique à défendre, mais pas non-plus le côté stéréotypé ressenti précédemment. Juste quatre types, leurs morceaux même archi connus pour un public tout de ferveur, prêt à faire sauter la banque.

Alors Bono « libéré, délivré » y est allé hélas plus que de coutume et de raison sur un verbiage parfois à propos, saluant le poète John Keat sur « Bad », revenant sur les nombreuses connexions entre les Irlandais et les Italiens, ou encore se risquant après « Red Hill Mining Town » sur son terrain d’expertise bien connu des nouvelles notions de travail émergentes autour de l’intelligence artificielle. « Les temps changent », a-t-il conclu.

Plus lourdement Miss Sarajevo, avec sa désormais Syrienne au fort système pileux, ne fait manifestement toujours pas mesurer à notre chanteur le côté décalé et démago d’un type défiscalisé aux Pays-Bas se rendant en jet privé à son concert depuis sa douillette résidence privée au coeur de la French Riviera. Alors les gardes-cotes ou les habitants exposés à la vague peuvent avoir bon coeur, ils n’ont pas les aisances du richissime Irlandais pour lui faire mesurer tout ce que la proximité et le bouleversement de leur vie de tous les jours ont de compliqué. Trop de bons sentiments venus d’en haut tombent à plat, et le faible feedback du public sur ce sujet fort heureusement ne lui fera pas perdre sa bonne humeur tout au long du set.

Musicalement et c’est bien ce qui nous préoccupe, si je confirme la toujours très belle partie de la face B (mais pourquoi diable n’avoir dépoussiéré que maintenant ce si beau et nerveux « Exit » ?), je dois mentionner également la face A dans laquelle je n’attendais pour autant plus particulièrement de surprise. Erreur, un « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » enfin participatif et retrouvé où le groupe laisse au public entamer le premier couplet (effet réédité au passage sur « One » quasi à l’identique de ce que nous avions déjà vu pendant le I&E Tour). Surtout « With or Without You » et son splendide flashmob « JT30 », nouveau tour de force réussi par le site des fans Italiens de U2Place.com (après entres autres ancien faits d’armes le « One » de 2010).

Au final l’intégral de l’album de Joshua Tree fut un excellent moment de bout en bout. Pour la suite des agapes hors JT, les highlights de la soirée furent manifestement le duo de choc Elevation/Vertigo. Enfin remerciement pour avoir pris l’énorme risque de jouer à nouveau le second soir « A Sort Of Homecoming », et proposé alternativement le très prometteur « The Little Things That Give You Away » le 15, puis l’inspiré « Mysterious Ways » le 16.

Pour conclure, et un peu à l’image de mes camarades de jeu berlinois, c’est en adoptant une approche moins en anticipation envers U2 que mes deux soirées romaines peuvent être qualifiées de réussies. C’est peut-être ainsi à dire vrai que le groupe a décidé d’appréhender sa mini tournée des stadiums Européens en cet été 2017.

Après tout, les enjeux et leur réel retour aux affaires est plutôt programmé du côté du 1er décembre et de 2018. Pour indice une couv’ inédite projetée sur grand écran avant de quitter ce Stadio Olimpico ? N’en jetez plus!

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Bob

« avec sa désormais Syrienne au fort système pileux »

Classe.

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