U2, la dolce vita? (ne les oubliez pas)

, par Pascal 18 commentaires

Un nouveau rêve d’or ce U2 version latine: Je les ai vus arriver à Turin, passer par Paris, puis repartir de Rome. Une trilogie 2010 allant crescendo après le warm-up piémontais, puis force 9 pour Bono Skywalker en septembre, et enfin en apothéose dans la cité Romaine?

De retour depuis peu dans l’hexagone, je me suis contraint à ne rien lire, ne rien entendre. Je vous livre en toute subjectivité mon témoignage sur ce concert ultime au centre de l’empire Romain. Domination, apogée, puissance… justement U2… où en était-il avec son concept de 1er groupe du monde au soir de son dernier tour de piste européen ? « Roma » fut-il synonyme pour notre groupe favori de confirmation de son concept monstrueux (mais tout autant intimiste à certains égards), ou plutôt des derniers signes de leur décadence ? « Du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas », disait Napoléon. Bono & Co se devaient donc de ne pas tomber dans le grotesque devant un public bouillant certes, mais toujours exigeant au pays de l’Opéra Roi.

Le Stadio Olympico de Rome, était le dernier écrin de lumière et la seconde plus belle affluence après le Stade de France (où il a été dit et répété que U2 ne pouvait/ne devait pas se rater). J’étais au cœur de ce dernier acte, donc léger flash back!

Je vous ferais grâce de mon périple Romain ne me trouvant décidément pas « Tintin Reporter » dans l’âme. Quand bien même je fus heureux de retrouver l’esthétique méditerranéenne et féminine, sa chaleur, son ciel bleu et ses températures agréables. Une intéressante sensation quand même, lorsque nous avons découvert par le hublot de notre avion, les contours de ce stade Olympique, avec à l’intérieur « The Claw » de retour sous nos yeux ébahis.

Court repérage la veille au soir qui allait se révéler finalement déterminant. En effet, le « fan Italien », loin de son imagerie Calabraise, nous a véritablement donné des leçons d’organisation et de détermination. Si Torino nous avait montré les prémices d’une planification de « fosse » la plus fidèle possible, Roma nous a démontré cette fois-ci, qu’il avait appris de ses quelques éléments d’approximation des mois précédents. Rien ne fut laissé au hasard, et déjà une centaine de fans agglutinés à la seule  » Ingresso » de prévue pour le « Prato ».

Ceux-ci comptabilisés très précisément, je n’avais d’autres choix que de me faire inscrire immédiatement, N° 87 et suivants, nous étions « faits ». Un relevé des compteurs toutes les 3h environ pour éviter aux petits malins de…, comment faire pour retourner à notre B&B sans disparaitre de la liste des présents? Au hasard des rencontres amicales, il faut bien avouer que l’association Marseillaise au pays de l’ovalie représenté par son Pack Montferrandais constitué d’un demi de mêlé, d’un ¾ aile et d’un ouvreur, fut elle aussi décisive lorsqu’il a fallu négocier notre situation atypique avec la dame patronnesse du coin. J’ai cité la Madone de ces lieux, la Papesse du Prato, « Sssimonaa »! Merci à elle et à sa gentillesse. A sa compréhension toute d’élégance italienne nous permettant de retourner à nos hôtels, puis de revenir le lendemain matin tout frais ragaillardi, avec et surtout la même place dans la file…

Incroyable, souvenons nous de la mer rouge et de « Moïse Cyril « à Turin et vous ne serez pas loin du miracle qu’a pu accomplir pour nous Simona. Paulo en a pleuré, mais pas au point de pouvoir baiser les pieds ou tout autre partie du corps de notre Madone, accompagné qu’elle était de son « San Pietro » (qui je pense n’aurait pas compris toute la ferveur portugaise dont était capable notre demi de mêlé). Avant de passer aux choses sérieuses, citons toute la rigueur du Saint empire Romain Germanique qui, (lisez moi bien), nous a tous fait passer jusqu’à l’intérieur du stade de numéro en numéro, 20 par 20… Nous avions ainsi la place que nous méritions, juste la place promise mais toute la place espérée durant les longues heures d’attente. Gracie mille!

Space Oddity/Return Of The Stingray Guitar, début des hostilités et 1ere bonne surprise, c’est en forme d’uppercut que Bono nous lance un “Rrrrrromaaaa!!!” qui déchire absolument tout dans le ciel romain. Ok « c’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ». C’est sur ses 1ers mots d’introduction que l’on sent véritablement l’animal cette année. Le « Toorinooo » nous avait marqué, « Alleeez c’est partiii !! » électrisé, ce « Rrrromaaaa » nous achève. La bête n’est pas morte. Cette arène assoiffée de sang, n’est pas faite pour lui faire peur.

Beautiful Day n’a pas débuté que Bono s’amuse avec nos vocaux de Ténor. Evidemment cela énerve les créatifs, mais ce morceau a le don de « consensualiser » (si je puis me permettre) immédiatement 90% du public présent. I will Follow suit, énorme 1er pogo dans le « pre-circle ». L’italien agrémenté de toutes les nationalités présentes sur ce dernier concert ne fera pas dans la dentelle.

Au grand bémol près, Get On Your Boots à peine passé et la soirée tout juste entamée, que nous basculions (groupe et public y compris) dans un 1er tiers de concert seulement « correct », sans ce côté carrément déjanté et électrique (à l’exemple de Paris au mois de septembre). De Magnificent en passant par Mysterious Ways, Elevation et même Until The End Of The World, je n’ai pas senti le public sur le cul. Break entre les titres, le soufflet retomba vite. U2 ne s’était-il pas déjà senti en vacances? Cette sensation de pilotage automatique où la sauce « rock » du set ne prend pas comme à Paris fut un peu désagréable, malaise renforcée lorsque je vis Bono présenter son groupe sur I Still Haven’t Found What I’m Looking For, de la manière la plus plate et courte possible depuis un moment sur cette tournée !

Et là le miracle survint… comme un seul homme la chorégraphie longuement préparée est déclenchée. Le tifo « enormissimo » du public italien a fonctionné. C’est tout le stade qui a déployé (derrière chaque bout de papier) le drapeau italien et un « One » sur toute la travée latérale. Superbe d’inspiration, car à ce moment du concert le groupe manifestement ne s’y attendait plus. Bono s’arrête, contemple, applaudi, félicite. Ça y est! U2 se met à comprendre que cette soirée doit être spéciale au-delà des annonces d’usage sur « ce fantastique leg, sur la chance de Bono d’être là avec ses 3 meilleurs amis, sur l’Italie qui avait une place spéciale dans son cœur, sur l’accueil que lui avait réservé les Romains lors de leur passage en 87 au stade Fluminio et qu’il n’oublierait jamais, blah blah blah… »

Le concert décolla sur ce Still magique et l’on a compris que ce public Italien là, s’il fut moins rock que le « Francese », fut manifestement plus lyrique. Jamais au cours de cette tournée, je n’ai entendu chanter plus fort certes les titres « dit » les plus classiques, mais si propices aux choeurs de tout un stade.

Un autre moment rare dès après ce décollage différé certes mais bien réel, U2 nous proposa pour la 1ere et dernière fois de cette année un Bad d’A.N.T.H.O.L.O.G.I.E , où celui-ci se dilua littéralement dans le passage caractéristique d’All I want is you, qui s’il ne fut pas joué en entier, se révéla être véritablement plus qu’un simple snippet. Mercy remplit son office pour ce soir de seule nouveauté hormis l’intro, beau titre, bel perf. La surprise suivante ne fut pas un nouvel inédit, elle s’est retrouvée plutôt du côté… d’In A Little While carrément reprise en entonné avec ferveur par l’ensemble du public… Mince, Bono aurait-il raison d’insister ?? Survint un Miss Sarajevo à Rome…, ai-je besoin d’en dire plus? Le passage « Bomb » de la tournée 2009 resta toujours diablement efficace et entre autre plaisir égoïste du concert, c’est littéralement face à moi, que Bono se lanca sur l’envolée finale de Crazy puis s’écroula pour repartir doucement mais surement sur Sunday Bloody Sunday, sympa mec!

Ferveur à nouveau du public qui n’en pouvait plus d’attendre son « One » (bien avant et pendant le gig, que ne l’ai-je entendu fredonner, le crier à tue tête pour le meilleur et le plus souvent pour le pire), puis son Streets. Manifestement ces échos aux titres éculés, plu à l’ami Bono, car confirmé dans cette obstination (maladive pour certains, salvatrice pour d’autres), à ne rien lâcher sur ces incontournables, quittent à en massacrer la prestation. Point de massacre ce soir pour autant, bien au contraire car même sur With or without you, le chanteur pop-rock du combo Irlandais s’appliqua (une fois n’est pas coutume) sur ce « hit » et nous gratifia du désormais miraculeux couplet bonus, « We’ll shine like stars in the summer night, We’ll shine like stars in the winter night, one heart, one hope, one love ». A nouveau un miracle vous dis-je !! Le Q.G de notre sainte mère l’église n’était décidément pas loin ce soir.

Une formalité après que ce Moment of Surrender où la Ritalie pu donner tout ce qui lui reste dans les poumons. Le groupe comblé pouvait se sauver dans ses pénates azuréennes, même si je ne savais encore qui du groupe ou de son public a dépassé les attentes cette nuit là. Comme je le disais en préambule, tout était de subjectivité et de vision instantanée où même autour de moi les avis restèrent partagés, alors… aucune vérité définitive dans ma conclusion.

Je formulerais donc simplement avoir été plus impressionné par la perf’ d’ensemble du groupe et de son public à « Parigi » où l’osmose électrique (avec « something in the air » dès le début de la soirée) avait rendu celle-ci quelque part hors compétition. Pour Rome, les combattants se sont cherchés, jamais tout à fait à la hauteur aux mêmes instants. U2 a attaqué fort, le Stadio n’a pas suivi jusqu’au bout son effort rock, U2 avait presque baissé les bras lorsque tout le stade laissa éclater son amour du lyrique et des mélodies, pour les pousser à nouveau vers quelques nouveaux instantanés.

Ultime fidèle compte rendu de la soirée, Bono en repartant au bras de ses acolytes et recevant les ovations d’usages, termina son tour de piste par ses mots « Don’t forget about us ». Après tout ce barnum, était-il inquiet?

Discussions

18 commentaires ont été publiés pour cet article.

Pascal

Nashville, le 2 juillet, les US ont des bonus

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frolik

super! merci Pascal! j’ai vu 66 chansons différentes en 15 concerts!

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Tery

Le probleme c’est qu’avec Livenation derriere tout ca, la fin du « 360 tour », soit declare avec le lancmeent de la tournee remplacante.

Apres ca reste la belle vie 3 a 6 mois de tournee par an, ca fait une belle rente.

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guffanti

Dublin pour cloturé la tournée 360° serait une trés bonne idée.

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Pascal

(Rumor) Tour 2011: Confermate già 10 date, 6 concerti in UK?

Finito il Tour europeo ricominciano a circolare alcuni nuovi rumors sul ritorno della band inEuropa nel 2011.
Sembra che alcuni membri della crew interna all’organizzazione del tour degli U2 abbiano dichiarato che sono già confermate 10 date per la prossima estate in Europa. Di queste 10 date 6 saranno previste in UK.
Questo rumors tende a confermare le ultime notizie che abbiamo pubblicato nelle settimane scorse che vedevano la band tornare in Europa (Vedi News) con date a Dublino, Belfast ed altre location ed una piccola leg inSudAfrica (Vedi News).
Sempre secondo queste fonti interne queste 10 date sono già confermate e a breve sarà annunciato tutto dagli organi ufficiali della band.

Après la tournée européenne commencent à circuler des rumeurs sur le retour de certaines dates pour le groupe en Europe sur 2011.
Il semble que certains membres de l’équipe de l’organisation interne de la tournée de U2 ont déclaré que 10 ont déjà été confirmé pour l’été prochain en Europe. 6 de ces 10 dates seraient prévus au Royaume-Uni.

Cela tend à confirmer les rumeurs que nous avons annoncé ces dernières semaines à savoir ue le groupe était de retour en Europe avec des dates à Dublin, Belfast et d’autres lieux à l’exemple de l’Afrique du Sud
ces infos autour de ces 10 dates seront annoncées prochainement par les organes officiels du groupe

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Thib

Pitié, pas encore un leg européen :)

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bouba

Quid d une eventuelle fin de tour en 2011 en angleterre et irlande?

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bert

Je dirais plutôt que ça veut dire qu’il y aura d’autres concerts cette année mais pas en Europe ;)

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Vincent

« Friday in Rome, two months after the tour opened up again in Turin, Larry, Edge, Adam and Bono played their final European show of the year and it was quite a night ».

Est-ce à dire qu’il y aura d’autres dates européennes l’année prochaine ?

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Pascal

« Thanks for reading, we’ll be back in touch later this week with some more breaking news…  »

best wishes
The U2.com Team

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Vincent

De retour de Rome, je partage les impressions de Pascal : entre le public romain et le groupe, l’équilibre a mis du temps à être trouvé. A l’image du début du concert : je n’ai jamais vu une telle ambiance dans les tribunes pendant I will follow. Mais le soufflet est vite retombé dès Get on your boots … certaines personnes se sont même rassises.

Certes, le tifo sur ISHFWILF était impressionnant, mais le grand moment, c’est BAD où Bono et le groupe étaient au diapason. Je n’ai jamais entendu une version aussi aboutie de cette chanson, qui, à mon sens, avait souvent un rendu bancal en live. Là, elle a été maîtrisée de bout en bout…

Pour le reste, c’était une redite du concert de Paris : même gimmicks, même chorégraphie aux mêmes endroits du concert, même sentiment d’ennui à partir de Walk on et jusqu’à la fin du concert où le groupe se met en pilotage automatique et donne l’impression de dérouler jusqu’à la fin.

En bref, très bon concert grâce à BAD. Mais Paris était à mon avis un cran au-dessus.

Quant à l’organisation autour du stade, elle doit en effet être relevée car impeccable (j’ai même réussi à trouver un bus pour rentrer dans le centre de Rome, n’est-ce pas Pascal…)

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bono el

Question: pas de soundboard sur ce leg?

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bono el

Bravo Pascal

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yeah

j’ai revu par hasard le U2 BBC datant de la promo de No Line samedi dans la nuit sur une osbcure chaine de la TNT (insomnies, ô insomnies). Larry dit clairement que c’est en concert que tu vois si les chansons sont bonnes ou pas terribles, le concert est le seul révélateur.
Est-ce que c’est véritablement ce qu’ils pensent des morceaux éjectés?

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guffanti

Personnellement BAD et toujours un plaisir pour moi de l’entendre en live. Maintenant qu’un album comme  » no line on the horizon » soit sacrifier sur l’autel de l’économie du marché jugé a cause de sont faibles nombres de ventes, ça me désole. Que U2 veuille faire plaisir a 60 000 personnes qui viennent pour entendre des classiques et délaisser ses fans de 30 ans ça me désole aussi. Reste heureusement ( au dela du choix des morceaux) ce sursaut d’orgueil du groupe qui a su se remettre en question en pleins millieu du leg pour fournir une prestation digne de ce nom. Personnellement Francfort a était un calvaire ,Paris une resurresction, bruxelle un trés bon moment. heureux de constater que Rome fut également un grand moment. Reste a savoir ce que la tournée a venir va prendre comme chemin. en effet n’eyant pas jouer de ce coté çi de la planéte l’année derniére, va t’on entendre « breathe » en entrée ou « return of the stingray guitar », bref « no line.. » va t’il étre défendu par le groupe ou définitivement enterrè?

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Tery

Mouais, tout aussi bon que puisse avoir été le concert, je ne regrette pas de ne finalement pas y etre allé, mais je suis content de voir que le Leg se termine sur un bon show (qui a dit BAD BAD BAD ??).

Perso, une date sur ce Leg, m’aura suffit (histoire de faire un enregistrement digne de ce nom de cette tournée), probablement que la deception generale face a la machine U2, ne passe pas, et ne fait que s’installer insidueusement (indefinitivement ?).

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