On se plaignait que U2 n’était plus trop à la une de l’actu musicale, que le leg 4 s’annonçait dans un relatif anonymat, et bien depuis hier soir, ces craintes ont volé en éclat, U2 is fucking back ! En raflant 5 prestigieux Grammy Awards hier soir à Los Angeles, les quatre irlandais ont remis les pendules à l’heure et, accessoirement, relancé les ventes de ‘How To Dismantle An Atomic Bomb’.

Album de l’Année // How To Dismantle An Atomic Bomb
Chanson de l’Année // Sometimes You Can’t Make It On Your Own
Meilleure Performance Rock par un duo ou Groupe // Sometimes You Can’t Make It On Your Own
Meilleure Chanson Rock // City Of Blinding Lights (à la limite du punk)
Meilleur Album Rock // How To Dismantle An Atomic Bomb (Bono l’avait bien dit qu’il était rock l’album)

Ecrasant au passage Macca, Le Boss, Mariah toute cintrée dans sa robe blanche, Green Day, Kanye West (respect) et la toute aussi excellente Gwen Stefani, qui eut malgré tout l’honneur d’être bisoutée par un Bono toujours aussi gentleman, U2 a donc marqué de son empreinte cette 48ème cérémonie des Grammy Awards.
Au delà des remerciements de circonstances, et des niaiseries que Bono adressa à l’attention des loosers de la soirée, on notera que c’est seulement le deuxième Grammy que reçoit le groupe pour la catégorie phare du Meilleur Album de l’Année, le précédant datant de presque 20 ans, pour ‘The Joshua Tree’ en 1987.

Et maintenant, place à ce fameux leg 4 qui mènera U2 au Mexique, Brésil, Chili, Argentine, Nouvelle-Zélande, Australie, Japon et finalement sur les traces d’Elvis, à Hawaï.
Les discussions vont déjà bon train sur quoi attendre de cette dernière partie du triomphale Vertigo Tour.
Etant, par nature et expérience, dubitatif sur l’inventivité que U2 met à se renouveler en cours de tournée, nous pouvons présumer d’une 4ème partie encore plus en forme de « best-of tour » que les trois précédentes. Déjà parce que tous ces pays n’ont pas vu la queue d’un membre de U2 sur scène depuis plus de 8 ans et ensuite parce que la formule stade, déjà éprouvée l’été dernier sur le sol de notre bonne vieille Europe, a montré ses limites en termes de changements de setlist.
Si, de plus, l’envie du groupe atteint les mêmes sommets que durant les mois de juillet et août 2005, alors il est fort à craindre que la seule chose d’intéressante qui ressorte, pour nous spectateurs et fans blasés européens, ne soit que de bons bootlegs et autres DVD pirtaes. Ce qui n’est déjà pas si mal nous direz-vous !

Mauvaise langue mise à part, cette traversée du « reste du monde » sera sans nul doute un grand moment pour les fans lésés de ces parties du monde, trop souvent ignorés par le groupe. Leur chaleur et enthousiasme devraient enflammer les stades et réveiller un U2 un peu trop tranquille ces dernières semaines. Cela étant dit, de fans à fans, nous ne pouvons que leur recommander une certaine mesure dans l’enthousiasme affiché, car un excès de ferveur peut entraîner Bono à supprimer un titre ou deux de la setlist prévue, histoire de les remercier de cette débauche de passion…

Allez, faisons silence maintenant. Dans trois jours, U2 montera sur scène à l’Estadio Tecnologico de Monterrey et, l’espace de deux heures, offrira un spectacle grandiose à des spectateurs emballés et surexcités, qui tous nous dirons avoir vu le plus beau concert de leur vie, avant de vivre exactement le même deux jours plus tard à Mexico City.