Le concert de Los Angeles, diffusé sur Internet lundi matin a pas mal été décrié ici. Bouba, fidèle visiteur du site, vous livre ses impressions…

Lundi, 4h15, mon réveil sonne… Pour rien au monde je ne veux rater l’évènement mondial qu’est le concert de U2 à Los angeles. C’est avec pas mal de réserves que je lance Youtube: la connexion va-t-elle suivre ? Quelle setlist va proposer le groupe ? Vont-ils se lâcher ou jouer comme des robots ?

Une grande tasse de café et je me dis : Los Angeles, Californie ambiance caliente… et non c’est oublier que le public US est très très mou, ça ne fait que dix ans d’un coté que les concerts ne sont pas « seats » en fosse. J’invite tout le monde à regarder un concert de U2 au Brésil ou en Argentine, même nous européens sanguins sommes impuissants comparés à eux. La connexion en revanche est impeccable un grand bravo pour offrir une telle fluidité pendant 2h malgré la retransmission dans 16 pays!

Le problème est pour moi la trop fluide performance du groupe. Je comprends mieux pourquoi je ne regarde jamais les DVD officiels et plutôt les réalisations amateures. U2 au Rose Bowl fut un U2 version fade, un groupe cherchant la perfection dans le geste, la posture, la manière de chanter… tout était calculé, tout était travaillé. C’était un concert pour le grand public et non pour les fans habitués aux « impros » aussi rares soient-elles, habitués aux déchirages made in Bono, aux couacs d’Edge, à l’attitude de boxeur de Bono. Bref U2 ça se vit, ça ne se regarde pas. Hormis Slane, le problème de ces réalisations officielles (Chicago, Milan, Boston, et même Sydney 93 qui est fade comparé aux autres concerts de la tournée), c’est que ça se regarde dans son canapé en mangeant des popcorns, alors que quand je me mets Buenos Aires 2006, Washington 92, Santiago 97… je suis debout le son a fond en train de vivre le show.

U2 veut toucher le grand public, l’association « mcnationberry » est la pour générer du business : les ventes de l’album aux States, qui ne sont pas très flatteuses, n’incitent pas le groupe à prendre des risques, d’où le remaniement du set et la performance très lisse histoire de ne vexer ou ne choquer personne. Pour être honnête, j’ai baillé plusieurs fois, je prédisais les futurs phrases de Bono, No Line m’a paru insignifiante, Crazy Tonight – le point d’orgue de cette tournée – a été joué tel un bon vieux morceau de Pop sans saveur, One m’a complétement assommé, et WOWY m’a permis de retourner me coucher. « Live Nation, Blackberry, all of them help us to build our dream… », combien de fois ai-je entendu cette phrase… « thank you for giving us a great life ».

J’ai l impression que le groupe se lasse de plus en plus vite , les tournées deviennent rapidement en pilotage automatique, à Los Angeles U2 a récité sa poésie par cœur devant 5 continents. A Barcelone le 30 juin U2 avait commencé avec rage sa tournée. A Sheffield U2 avait dynamité la radio. A Cardiff U2 avait quitté l’Europe après deux mois de haute voltige. Là U2 a terminé sans envie son leg américain en nous préparant un beau DVD pour Noël, travaillé et retouché, et que j’achèterai histoire de, mais que je ne regarderai qu’une seule fois, lui préférant déjà 2-3 concerts de cette même tournée multicam amateurs…. Ce sont ces réalisations qui me permettent de voir le U2 que j’aime depuis plus de 15 ans maintenant.

Un grand bravo quand même pour cette initiative, à Youtube pour avoir retransmis en direct mondial mon groupe certes préféré, mais qui fut en dessous de sa valeur scénique. Au passage j’imagine Bono s’écrirer au Stade de France l’année prochaine « Viva Deutschland » pendant Vertigo (clin d’oeil à « Viva Mexico »!!).

Un grand merci à Bouba!
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